TERRA TRIBUTA

Menu
ABONNEZ-VOUS
A L'INFOLETTRE
A L'INFOLETTRE
Au Brésil, la population indigène augmente année après année (selon les dernières statistiques, 900 000 habitants). Par contre, sur les quelque 240 tribus restantes à ce jour, 73 sont constituées de moins de 500 personnes et 18 de moins de 100 âmes. Les Guaranis sont les plus nombreux (environ 70 000). Paradoxalement, leur territoire s’est réduit comme peau de chagrin : invasion des Terra Indígena et déforestation pour y implanter des fermes ou des plantations de canne à sucre. À l’opposé, les quelque 22 000 autochtones Yanomami (à la frontière du Brésil et du Venezuela) possèdent une des plus grandes terres indigènes au monde. Dans le sud de l’État de Bahia, nous avons exploré, sur plusieurs jours, deux des 36 aldeias Pataxós. C’est Paty, le spécialiste internet de la communauté qui a répondu à notre courriel.
Paty, quel est votre plus grand défi ? « O principal desafio est de guider les jeunes à s’affirmer individuellement et en tant que peuple ayant une identité et une culture typiques. Avec l’aide des Anciens, nous élaborons des ateliers, préparons des réunions et célébrons nos manifestations culturelles. Ainsi, notre communauté devient plus forte et unie. » En 2011, les 14 000 Pataxós ont même publié le livre Inventário Cultural. Financé par l’Union Européenne et rédigé par l’Institut Tribos Jovens (Bahia), l’ouvrage de 100 pages permet de découvrir l’héritage des Pataxós, les habitations traditionnelles, la cuisine, l’artisanat, les rituels et les peintures corporelles.
Paty, comment la technologie vous aide-t-elle ? « Comme il n’y avait pas de documentaire à la télévision sur les Pataxós, nous avons commencé à filmer, à prendre des photos de tous les évènements culturels et les revendications, répond-il. Le but est de divulguer cela au monde entier et surtout à notre gouvernement pour affirmer notre culture et être plus respecté. […] Aujourd’hui, nous sommes un peuple mieux organisé grâce à l’arc digital. » À n’en pas douter, le Web 2.0 peut aider les autochtones du Brésil.
En 2007, Almir Narayamoga, de la tribu Surui, a pris contact avec Google Earth. Une rencontre de 30 minutes est devenue, avec les années, l’application Google Earth Engine où il est notamment possible de visualiser la déforestation presque en direct (accès sur demande uniquement). La petite communauté Surui a même mis en place un système de compensation carbone. Depuis 2013, de grandes entreprises achètent des crédits et les Suruis reboisent la forêt, un arbre à la fois. Le philosophe français Voltaire avait-il raison en écrivant : « Le monde avec lenteur marche vers la sagesse » ?
This function has been disabled for .